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Interview avec Josselin Cornil (24)

27 janvier 2025 Portraits
Publié par Anne COUAPEL
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A l’âge de quinze ans, il commande un drone à Noël et aujourd’hui, il filme des plans pour la cérémonie d’ouverture de Paris 2024. Josselin Cornil, fraîchement diplômé de l’ENSEA (promo 2024), nous raconte comment il en est venu à réaliser son rêve : devenir pilote de drone professionnel.

Est-ce que tu peux commencer par te présenter et quel parcours as-tu suivi à l’ENSEA ?

Salut, je m’appelle Josselin Cornil, j’ai 23 ans. Je suis arrivé à l’ENSEA après une classe préparatoire. J’ai intégré le cursus initial en première année et je me suis rendu compte que le rythme allait être difficile avec mes missions de pilote de drone. Je manquais d’efficacité donc j’ai demandé à passer dans le cursus en alternance pour la 2ème et la 3ème année. Durant la deuxième année, j’ai choisi l’option « microélectronique » et en troisième année, j’ai pris l’option « électronique numérique ». Mon alternance était chez « House of FPV » pendant deux ans et depuis que mon contrat a pris fin, j’ai décidé de devenir indépendant.

Comment est-ce que le cursus ingénieur de l’ENSEA s’inscrit dans le métier que tu exerces ?

La formation de l’ENSEA complète le métier que j’exerce. Elle permet de comprendre le fonctionnement hardware et de justifier pourquoi on utilise un drone d’une certaine façon. L’ENSEA va au fondement de la fabrication d’un drone. J’ai pu imprimer des PCB à l’ENSEA et mettre en application des cartes électroniques. Cela m’a été utile pour comprendre le fonctionnement des cartes électroniques utilisées pour les drones, qui sont des F3, F7.

 

À quel âge as-tu commencé à piloter un drone ?

Depuis l’âge de mes quinze ans, je suis passionné par les drones. J’avais aidé mon cousin à réparer son drone à l’époque et j’ai adoré ce jouet. Je regardais des vidéos d’Air Gonnay qui étaient les précurseurs pour les drones, ils faisaient des millions de vues à ce moment-là. Ils ont donné cette passion à beaucoup de personnes, dont moi. Alors, à Noël, j’ai demandé à mes parents de m’acheter mon premier drone. C’était un drone Eachine. Cette passion m’a permis de devenir curieux et m’a obligé à lire de la documentation en anglais.

 

Quel a été le projet qui t’a le plus marqué ?

Cette année, je suis parti environ deux semaines en Argentine en février. Le tournage était super et il y avait tellement de beaux paysages. Tout s’est très bien passé et le rendu était vraiment génial. On a dû construire une machine pour cette mission en particulier. Il fallait créer un bras pour faire tourner la caméra à 360 degrés. C’était une mission stimulante et tout s’est très bien déroulé.

Ce n’est pas toujours le cas dans mes missions. Par exemple en juillet 2022, on était au Chili et les conditions météorologiques n’étaient pas du tout au rendez-vous. On n’a pas pu piloter les drones car il pleuvait. Les seuls plans qui ont été utilisés, c’étaient des plans où je tenais la caméra avec mes mains depuis un hélicoptère. Quelle frustration pour un pilote de drone, mais on ne peut rien faire face à la météo !

 

Comment as-tu su gérer le rythme d’alternance de l’ENSEA et tes missions auprès des clients ?

A l’ENSEA, le rythme d’alternance est de deux jours et demi par semaine. J’étais placé en priorité sur les projets qui respectaient mon emploi du temps. Mais il est arrivé que les clients aient besoin de moi pour une plus longue durée. Parfois j’ai loupé des cours mais l’accord avec l’école était qu’il fallait que je les rattrape à temps. J’ai eu la chance d’avoir des professeurs compréhensifs et arrangeants pour réaliser mon projet professionnel.

 

Comment en es-tu arrivé à travailler avec une équipe de tournage pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris et comment s’est passé le tournage ?

A l’approche des Jeux de Paris 2024, j’ai été contacté pour le tournage de la cérémonie d’ouverture.

Ce tournage a été réalisé avant la publication sur tous les écrans le jour J. D’ailleurs, en toute honnêteté, le contexte de la mission était très flou au moment du tournage. Je ne savais pas précisément où est-ce que les plans filmés allaient être diffusés. La communication était très restreinte. Au début je pensais que mes plans allaient être utilisés uniquement pour un stade. Finalement le 26 juillet, je regarde la cérémonie et je vois mes plans, c’était fou.

Pour le côté plus opérationnel, on avait deux types de drones : les drones FPV et les DJI Inspire. Ces deux types de drones permettent d’obtenir deux rendus différents. Le drone FPV a une seule caméra et le rendu se rapproche d’un plan en hélicoptère. Pour les drones DJI Inspire, il y a deux caméras et donc deux opérateurs. Le rendu de celui-ci est beaucoup plus immersif, comme si on voyait à travers les yeux d’une abeille. On s’est donc occupés des plans de la Cathédrale Notre Dame et ceux à l’intérieur du théâtre.

 

Quels sont tes futurs projets ?

Pour la suite, j’ai pleins de voyages pour des nouveaux projets. Maintenant que je suis diplômé, je vais m’y mettre à fond ! Je réfléchis à ouvrir une société avec mes associés, je verrai ce que l’avenir me réserve.




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